HowToBitcoin logo
Comprendre la Liberté selon Ayn Rand : Pourquoi Personne ne Peut Vous Forcer à Vivre

Comprendre la Liberté selon Ayn Rand : Pourquoi Personne ne Peut Vous Forcer à Vivre

La violence peut-elle jamais être justifiée pour atteindre un but ? Découvrez pourquoi Ayn Rand affirme que seule la légitime défense est morale.

Publié le 02/11/2024Mis à jour le 30/11/2024

En bref

Qu’est-ce que la liberté selon Ayn Rand ? Plongez dans l’éthique objectiviste, où seul le consentement mutuel et l’absence de contrainte permettent aux individus de prospérer par un échange libre et volontaire.

Éthique objectiviste d'Ayn Rand : liberté et non-violence

" Le principe de base de l’éthique objectiviste est que personne n’a le droit de tirer de la valeur d’un autre être humain par l’usage de la violence physique- personne ni groupe humain n’a le droit d’initier la violence contre les autres. Les hommes ont le droit d’user de la violence que dans le cas de légitime défense seulement contra ceux qui l’ont initiée. Les hommes doivent vivre ensemble par l’échange volontaire, donnant de la valeur contre de la valeur, ils doivent le faire par un consentement mutuel libre pour obtenir un bénéfice mutuel. " Ayn Rand, La vertu d’égoïsme

" Le principe de base de l’éthique objectiviste est que personne n’a le droit de tirer de la valeur d’un autre être humain par l’usage de la violence physique- personne ni groupe humain n’a le droit d’initier la violence contre les autres. Les hommes ont le droit d’user de la violence que dans le cas de légitime défense seulement contra ceux qui l’ont initiée. Les hommes doivent vivre ensemble par l’échange volontaire, donnant de la valeur contre de la valeur, ils doivent le faire par un consentement mutuel libre pour obtenir un bénéfice mutuel. "

Philosopher, c’est définir un ensemble de principes rationnels, formant un système cohérent, que tout homme pourrait adopter, quelle que soit sa religion ou son absence de religion. À la lumière de ces principes rationnels aussi universels que possible, il deviendra alors possible de comparer les systèmes entre eux et d’identifier les systèmes incompatibles avec celui que l’on estime le plus rationnel.

Ayn_Rand

Comme nous allons le voir, une théorie politique rationnelle pour la philosophe, scénariste et romancière Ayn Rand comprend trois éléments principaux, logiquement indissociables :

  • Premièrement, le fondement éthique du système politique doit être le droit fondamental de vivre libre sans contrainte physique. (Principe de non-initiation de la force)
  • Deuxièmement, le gouvernement doit avoir une fonction strictement limitée de protection des droits contre l’agression. Il n’utilise la force physique que pour des représailles et seulement contre ceux qui prennent l’initiative de son usage, tels que des criminels ou des envahisseurs étrangers. (Gouvernement limité)
  • Enfin, le capitalisme de « laissez-faire » est le système politico-économique impliqué par ces principes. C’est un système dans lequel les hommes se considèrent entre eux, non comme des victimes et des bourreaux, ni comme des maîtres et des esclaves, mais comme des commerçants qui échangent librement et volontairement, dans leur intérêt mutuel. C’est un système dans lequel aucun homme ne peut obtenir quelque chose des autres par le recours à la force physique, et dans lequel aucun homme ne peut user de la force physique contre les autres.

Premièrement, le fondement éthique du système politique doit être le droit fondamental de vivre libre sans contrainte physique. (Principe de non-initiation de la force)

Deuxièmement, le gouvernement doit avoir une fonction strictement limitée de protection des droits contre l’agression. Il n’utilise la force physique que pour des représailles et seulement contre ceux qui prennent l’initiative de son usage, tels que des criminels ou des envahisseurs étrangers. (Gouvernement limité)

Enfin, le capitalisme de « laissez-faire » est le système politico-économique impliqué par ces principes. C’est un système dans lequel les hommes se considèrent entre eux, non comme des victimes et des bourreaux, ni comme des maîtres et des esclaves, mais comme des commerçants qui échangent librement et volontairement, dans leur intérêt mutuel. C’est un système dans lequel aucun homme ne peut obtenir quelque chose des autres par le recours à la force physique, et dans lequel aucun homme ne peut user de la force physique contre les autres.

Le principe de non-initiation de la force

La politique est l’éthique appliquée à un groupe de personnes. La philosophie politique indique comment une société doit être gouvernée et comment on doit agir au sein d’une société. Toutefois, si la politique s’affirme dans un contexte social, elle n’est pas une application de l’éthique à la totalité du champ social. Il faut mettre hors du champ de la politique une énorme quantité d’interactions entre les individus. Les amitiés, les échanges de biens et de services, la famille, la religion, l’art et tout ce qui ressort de la sphère privée. Tout cela est en dehors du champ d’application de la politique. La politique concerne l’utilisation de la force entre les individus.

Le premier thème de la philosophie politique est donc la nature et le statut moral de l’utilisation de la force :

Violence Ayn Rand

  • Quand est-elle appropriée et quand ne l’est-elle pas ?
  • Y a-t-il un bon et un mauvais usage de la force ?
  • Est-ce une affaire de degré ?

La politique, comme les autres branches de la philosophie, est incontournable. Chaque système philosophique doit répondre à la question fondamentale de savoir quand la force est appropriée. Ce qui définit votre position politique, c’est le rapport que vous avez avec l’usage de la force. Ne doit-elle jamais être utilisée, ou doit-elle l’être à chaque fois que vous en avez envie, ou encore doit-elle être réservée à des fins particulières ? Chacun doit avoir une position sur cette question parce que l’usage de la force a un impact direct sur la vie des gens. Pratiquement, elle ne peut être évité.

L’exigence d’un système politique est que les individus au sein de ce système soient autorisés à agir pleinement en fonction de leur nature. Si ce n’est pas le cas, soit ils seront des rebelles, comme dans la Russie tsariste, soit le système finira par s’effondrer, comme pour la Russie communiste.

La raison est le moyen privilégié de la survie. Un être humain ne peut survivre dans un environnement où la raison est inefficace, et il prospérera ou mourra de faim à proportion de l’efficacité de sa raison. Cela signifie que l’objectif premier d’un système politique doit être de protéger le bon exercice de la raison.

La raison ne fonctionne pas sous la contrainte. Un homme peut être contraint d’agir à la pointe d’un fusil, mais il ne peut être forcé à penser. De même, dans un environnement où la force fait droit, la raison ne peut pas fonctionner parce que les fruits de la rationalité ne peuvent être appréciés. Pourquoi cultiver des plantes et domestiquer des animaux si n’importe quel voleur peut venir vous les prendre ?

Parce que la force est une menace fondamentale pour la vie autonome, la production et le commerce, il est un principe fondamental de l’organisation sociale qu’une société juste doit assurer : le principe selon lequel nul n’a le droit d’initier la force physique contre un autre. Autrement dit, un système politique juste doit interdire l’agression.

L’éthique nous montre que chaque personne doit vivre et s’épanouir grâce à l’exercice indépendant de sa pensée rationnelle. Mais pour vivre de façon autonome, il faut être autorisée à le faire. Un choix n’est volontaire que s’il est librement consenti. Fondamentalement, seule la menace de l’agression par la force peut miner la capacité de chacun à la raison et à la liberté. Les voies de fait, l’assassinat, le vol, la fraude : ce sont là des exemples d’utilisation de la force pour priver quelqu’un de liberté, de biens marchands, ou même de la vie.

La légitime défense

Comme l’agression empêche la survie, les hommes ne peuvent prospérer dans une société que s’ils sont à l’abri de la coercition des autres. Bien sûr, le principe de non-initiation de la force n’interdit pas l’usage de la force en cas de légitime défense. Une philosophie de la liberté n’est pas une philosophie pacifiste. Lorsque vous vous heurtez à une personne qui voit la force comme moyen approprié d’agir avec les autres, vous savez qu’il s’agit d’une personne immorale. Et dès lors, les conventions et les principes moraux n’ont plus leur place. Il n’y a qu’une seule façon de traiter une telle personne, c’est par les représailles.

don't tread on me serpent
Drapeau de Gadsden : "Ne me marche pas dessus »"

La différence entre l’agression et la rétorsion, c’est que la rétorsion est une réponse à la force. Elle est la seule réponse appropriée à une personne qui utilise l’agression. Seule la force de rétorsion est à la fois juste et nécessaire. Cela signifie qu’il doit y avoir un moyen d’empêcher une personne de tuer, de menacer, ou de voler un autre. Le gouvernement est institué parmi les hommes pour remplir cette fonction. Un gouvernement n’est d’abord qu’une institution dotée des moyens de la force de représailles.

À suivre…

Cet article vous a plu ?

Partagez-le avec votre communauté Bitcoin

Partager cet article
Damien Theillier

Damien Theillier

Philosophe, Président de l'Institut Coppet

Philosophe français et figure majeure du libéralisme francophone. Diplômé de la Sorbonne, Damien enseigne la philosophie depuis plus de vingt ans et préside l'Institut Coppet, think-tank dédié à l'École française de la liberté. Auteur de « Un chemin de liberté » et « Culture Générale », il œuvre à réhabiliter les racines du libéralisme classique et de l'économie autrichienne. Pédagogue reconnu, il transmet la philosophie de la liberté individuelle et voit en Bitcoin une forme contemporaine d'émancipation.

Articles suggérés

Continuez votre lecture avec ces articles connexes

La Main Invisible est bien moins douloureuse
Article

La Main Invisible est bien moins douloureuse

Si personne ne contrôle l’économie, comment peut-elle s’organiser et prospérer ? Et si l’absence de planification centralisée était justement la clé d’un ordre plus efficace que toutes les interventions étatiques ?

Ulrich Fromy
11 min
economie
finance
Métro, boulot, dodo et investir ?
Article

Métro, boulot, dodo et investir ?

Pourquoi un médecin expert dans son domaine doit aussi être un expert financier pour savoir quels sont les meilleurs investissements et espérer conserver le fruit de son travail ?

Victor H.
10 min
economie
finance
Bitcoin, la bonne intuition monétaire
Article

Bitcoin, la bonne intuition monétaire

Les acteurs économiques adoptent instinctivement une approche saine de la monnaie, du crédit et du système bancaire, malgré les distorsions imposées par l’État. Leur confiance dans une monnaie stable et une épargne sécurisée révèle une préférence naturelle pour un système monétaire libre. Et si Bitcoin incarnait enfin cette vision intuitive de la monnaie ?

Ulrich Fromy
7 min
economie
finance
Le défi de la divisibilité monétaire, Bitcoin et la Pizza
Article

Le défi de la divisibilité monétaire, Bitcoin et la Pizza

Nous explorons ici un enjeu fondamental pour toute monnaie : sa divisibilité. Bien que l’or ait longtemps été considéré comme une monnaie idéale en raison de sa rareté, sa difficulté à se diviser efficacement a créé des obstacles aux échanges quotidiens. En revanche, Bitcoin, avec sa divisibilité exceptionnelle, ouvre la voie à une économie déflationniste où les transactions restent fluides, même avec des valeurs croissantes. La flexibilité de Bitcoin permet de garantir une stabilité monétaire, tout en préservant le pouvoir d’achat de ses utilisateurs.

Ulrich Fromy
10 min
economie
histoire
La monnaie doit être rare
Article

La monnaie doit être rare

La monnaie, bien unique et essentiel, traduit nos choix et notre rapport à la rareté. Elle reflète la valeur des biens, guide les échanges et conserve le fruit de notre travail. Comprendre ses mécanismes, des prix libres à son lien avec l’épargne, révèle son rôle crucial dans l’allocation des ressources.

Ulrich Fromy
14 min
economie
keynesiens
Monnaie, Guerre et Violence. Comment financer la Guerre Totale ?
Article

Monnaie, Guerre et Violence. Comment financer la Guerre Totale ?

L’article explore l’évolution des arts martiaux mixtes (MMA), en retraçant leur histoire depuis les gladiateurs de la Rome antique jusqu’à l’ère moderne de l’UFC, tout en soulignant leur rôle en tant que métaphore du marché libre. Il démontre comment les principes de compétition et d’innovation dans les MMA reflètent les dynamiques des prix et des idées dans une économie libérale, où l’adaptabilité et la diversité sont essentielles pour le succès.

Ulrich Fromy
24 min
finance
histoire